Grand vitrail - Sainte Thérèse Jehanne d'Arc

Art Décoratif

Les années Montparnasse (1916 – 1936)

Sur les recommandations de Pierre Charron, fondateur des Sociétés Artistiques du Berry, qui avait remarqué le talent de Robert Barriot pour le dessin, il est présenté à Louis Lumet, Inspecteur Général des Beaux Arts de Paris. Admis sur concours aux Arts Décoratifs en 1916 et l’année suivante à l’école des Beaux Arts dans l’atelier très réputé de Fernand Cormon connu pour son progressisme, Robert Barriot va se détourner très vite de cette formation académique, aspiré par la vie bouillonnante de Montparnasse et par les partisans de la « nouvelle peinture ». Il rencontre le grand sculpteur berrichon Jean Baffier qui lui enseigne que « toute recherche est personnelle, l’art ne s’apprend pas à l’école ».
Robert Barriot n’oubliera jamais sa rencontre avec Jean Baffier, qui aura une influence décisive sur ses orientations. Il quitte les Arts Décoratifs et les Beaux Arts pour se former et expérimenter par lui même hors des cadres rigides de la formation académique. Son insatiable soif de parfaire sa formation artistique, Robert Barriot va entreprendre l’apprentissage de 22 métiers d’art prodigués par les ateliers privés. Il écrira plus tard: « Dans l’art, pour réaliser ses créations, telles qu’on les conçoit, il faut connaître toutes les pratiques des métiers nécessaires à ses réalisations pour qu’elles soient le reflet de votre personnalité » Toutes ces années d’apprentissage passées dans ce Montparnasse mythique des Années Folles, qui attirait et monopolisait toutes les formes de créations durant l’une des périodes les plus exaltantes de ce siècle, Robert Barriot apprend et travaille avec l’enseignement des maîtres d’art. C’est d’abord la maîtrise du trait, ce trait pur et précis, fondation de toutes ses créations avec ce sens du détail allant à l’essentiel pour donner toute la signification et la puissance au rendu du dessin, Robert Barriot s’est affirmé comme l’un des grands plasticiens du XXème siècle. Inventifs et visionnaire, il n’aura de cesse d’innover dans les domaines les plus variés. Il travaillera pour les plus grands noms du spectacle, décors de théâtre, de cabarets avec le fameux Jockey Club, le Dôme, la Rotonde, la haute couture avec Jean Poiret, création de bijoux, illustrateurs, graveur, chalcographie, cartonnage et flaconnage de luxe, pour les parfumeries Piver, Houbigant, Lalique, affiches publicitaires, illustrateur, pour n’en citer que quelques uns. L’art du costume vient compléter la liste de ses talents. Il travaille pour Landolf, Mistinguett,le Bal de la Horde, les ballets russe à Paris. C’est à partir de 1919, qu’il commence à travailler le verre et ses premiers émaux. Sa première œuvre d’envergure en émail est une piéta réalisé en 1919 mais plus probablement en 1929. Il reprend l’atelier Dacher où se trouvent des fours à céramique, et c’est là qu’il va faire du verre et de l’émail son activité principale qui le conduira à réaliser en grès émaillé grand feu, la façade de l’église Notre Dame des Missions pour l’exposition coloniale de 1931 qui sera reconstruite à Epinay sur Seine, depuis classée par les Monuments Historiques. Ses recherches sur l’émail seront révélatrices de sa virtuosité dans ce domaine avec la réalisation d’un retable en cuivre repoussé émaillé pour l’église Sainte Odile à Paris -17ème, (Les chantiers du Cardinal). Ce chef d’oeuvre aux dimensions exceptionnelles, composé de 7 panneaux de 3.17m d’un seul tenant x 0.76m) viendra révolutionner au XXème siècle 5000 ans d’histoire de l’émail, pratiqué par les plus brillantes civilisations. Reconnu par ses pairs « Unique au monde », il a été classé à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques en 2001. Malheureusement, la poterie de Robert Barriot à Ponchon (Oise) a été pillée durant la seconde guerre mondiale et vidée de toute sa correspondance, ses documents et la plus grande partie de ses œuvres de jeunesse.
Décoration de cheminée, assiette, vase, vitrail, dessin...