A dix-sept ans il est reçu aux Arts décoratifs. L’année suivante il entre aux Beaux-Arts dans l’atelier de Cormon qu’il va quitter préférant travailler seul.
Installé à Montparnasse au 9, rue Campagne-Première, il exercera jusqu’à 24 métiers d’art : création de décors pour le théâtre ou le music-hall, création de costumes pour le bal de la Horde et les ballets russes, couture, broderie et tapisserie avec Raymond Duncan, impression sur tissu pour Poiret et Lanvin, flaconnage pour Lalique et Rigaud, cartonnage de luxe, illustration… Il travaille également la peinture, le dessin, la faïence, la céramique, le grès, l’argile…
A force d’expérimenter différentes techniques et matériaux, il découvre les émaux à travers l’oeuvre de Carriès, le dernier grand émailleur français du XIXe siècle.
Ses premières expositions à la Société Nationale des Beaux-Arts et au Salon d’Automne des Artistes Français, lui valurent de nombreuses critiques élogieuses.
En 1937, il reçoit la Médaille d’Or à l’Exposition Internationale de Paris pour sa Porte de l’Artisanat en aluminium forgé ornée d’écussons émaillés.
Cette même année, Monseigneur Loutil, plus connu sous son nom d’écrivain Pierre l’Ermite, lui confie la réalisation d’un retable pour l’église Sainte Odile à Paris (XVIIe arr).
Cette commande marquera un tournant décisif dans ses orientations artistiques et sa conception de l’émail. Il entreprend d’émailler sept panneaux de cuivre de 3.17 m x 0,76 cm d’un seul tenant. Un travail titanesque qui prendra deux ans et demi pour le repoussage du cuivre et les quarante neuf passages au feu à plus de 1000°. Pour la première fois au monde, apparaissent des émaux sur cuivre repoussé de grandes dimensions et d’une seule pièce. Pour réaliser cette commande, Pierre l’Ermite lui offre la crypte de l’église pour installer son atelier et l’auditorium pour loger sa famille. Il devait y rester le temps du chantier, il y vivra quinze ans.
De retour à l’église Sainte-Odile après la guerre, il expose de manière permanente dans l’auditorium, attirant de nombreux visiteurs. Mais, refusant de passer par des galeristes, et ayant de la difficulté à se départir de ses oeuvres, Barriot n’arrive pas à gagner sa vie malgré un certain nombre de commandes. Il luttera toute son existence contre la pauvreté.
En 1953, expulsé de l’église Sainte Odile, Barriot trouve refuge dans le Berry à Chezal-Benoit. Il passera là-bas les vingt dernières années de sa vie, travaillant avec acharnement et ne cessant de faire évoluer ses recherches sur l’émail. Il finira sa vie dans une grande détresse, écoeuré par l’échec de deux de ses projets les plus ambitieux, un chemin de croix en émail polychrome de 42m de long destiné à la cathédrale Saint Etienne de Bourges et l’histoire du Berry, faute de subventions. Son oeuvre prend alors le visage du désespoir et se clôt sur une Apocalypse qui met à bas la dignité de l’homme.Refusant jusqu’à sa mort en 1970 de se séparer de son oeuvre, il laisse à la postérité une des plus importantes collections d’émaux contemporains accompagnée d’une production non moins importante d’oeuvres dans des domaines aussi divers que le cuivre repoussé, la sculpture sur cuivre, la céramique, l’aquarelle, l’enluminure sur parchemin ou la gravure.